• ptit' coup de gueule parce que ca fait du bien.

    Reprise du boulot à la prison au quartier mineur, lundi matin, 9h30.

    L'après-midi, visite au greffe pour avoir les infos des 3 jours à venir. 4 détenus auraient du sortir vendredi (3 jours auparavant), mais le tribunal n'est réouvert que le mardi et jeudi pour l'instant.
    Donc le lundi soir, avant leur sortie du mardi matin, nous rencontrons ces 4 jeunes avec Toky, un des éducateur malgaches.

    Nous faison ce qu'on appelle une "commission de libération". Avec le jeune, nous faisons le bilan de son incarcération, les difficultés endurées, les évolutions. La crainte de la liberté, la peur des représailles extérieurs, et l'anxiété vis à vis de l'avenir.

    Pour chaque jeune, symboliquement, j'ai détaché sa photo de sa fiche de commission d'admission au quartier mineur. Et, à la fin de l'entretien, je leur remet en leur disant ironiqueement que je ne referai pas de photo de lui pour la réaccrocher sur sa fiche, et que donc il ne peux pas revenir ^^.
    Au delà de ça, j'espère dans cet entretien leur transmettre le fait que ça n'est pas fini, qu'ils peuvent repartir du bon pied, aller de l'avant et .. "faire mieux en se donnant les moyens d'y arriver..."

    Mais concrêtement, on t ils les moyens ? peuvent ils faire autrement ? Je parle évidement de ceux incarcérés pour rafle de police, vol de nourriture, de poulet (ou autre), ect ...
    Comment est-ce que je peux continuer à leur dire qu'ils peuvent changer, "faire mieux", alors que réellement, personne ne leur donne cette opportunité, la chance de pouvoir aller plus loin, et de faire différement ...

    "Est-ce que tu as peur de sortir d'ici ?"
    "Non ca va, je suis content de sortir. Mais je ne sais pas ce que je vais faire en sortant. Ma mère m'attend mais je n'ai pas d'école parce qu'on a pas d'argent, et je n'ai pas de travail. J'ai volé des poules pour nourrir ma famille et je me suis retrouvé ici. Aujourd'hui, je ne sais pas ce que je vais faire. Je pense que je vais revenir ici un jour, c'est comme ca. Je ne pourrais peut-être pas me débrouiller autrement ..."

    Vivement qu'on monte le projet de service de suite post-carcéral ... qu'on puisse faire un tout petit peu ... un chouillat ... mais déjà beaucoup pour eux. Savoir qu'ils peuvent appeler ou se rendre dans un centre qu'ils connaissent, qu'on leur donne un numéro ou une adresse d'une association pas loin de "chez eux".
    Bref. Quelque chose quoi.

    Je n'arrive plus à leur dire :" aller, tu peux y arriver et mieux faire, du moins, différemment".
    Je ne peux que leur dire : "on croit en toi, en tes capacités. je sais que la vie est difficile, accroche toi. Fais de ton mieux".

    En espérant ne pas le revoir au quartier ...


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  • Commentaires

    1
    Jozy !
    Vendredi 2 Mars 2012 à 11:45

    Ba que ta envie que j'pleure toi ! 
    C'est beau.. Courage à lui alors. Je croise les doigts.  

    2
    Marie-Berthe
    Lundi 12 Mars 2012 à 16:38

    c'est vrai que ça pose quaestions, et que dans ces moments là tu dois te sentir un peu limitée, de ne pas pouvoir faire tout ce que tu aimerais faire, non ? mais comme tu dis c'est déjà quelque chose que tu proposes,une écoute et une présence ! Pas simple!! Bon Courage pour toi, pour eux ! Keep your smile Marguerite :)

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